1°) Le pou rouge des poules n'est pas un vrai parasite.
2°) Le pou rouge court vite mais se déplace surtout de manière passive.
3°) Le pou rouge n'est pas introduit dans les élevages par les oiseaux sauvages.
4°) Le pou rouge fait peu de petits.
5°) Le pou rouge trouve la poule presque par hasard.
6°) Le pou rouge résiste beaucoup mieux au froid qu'au chaud.
Nous présentons ici des informations essentielles pour comprendre les difficultés relatives aux infestations à pou rouge. Il s'agit d'un résumé de l'état de la connaissance sur le pou rouge des poules issue de la recherche scientifique au 18 août 2023. Des liens vers des sources scientifiques (avec quelques explications éventuelles) sont accessibles en cliquant sur « En savoir plus ».
Le parasite et le prédateur ont un point commun : ils se nourrissent tous les deux sur un autre être vivant (hôte ou proie, respectivement). Deux caractéristiques principales les différencient (figure ci-dessous) : (1°) au cours d'un stade de vie, le parasite se nourrit généralement sur un seul individu hôte alors que le prédateur se nourrit de plusieurs proies différentes, (2°) le parasite prélève une toute petite partie du corps de l'hôte (ex. une goutte de sang) alors que le prédateur ingère la totalité ou une grande partie du corps de sa proie.
Comparaison des concepts de parasite, microprédateur et prédateur.
Pour maturer ses œufs, une femelle adulte de pou rouge des poules ne consomme qu'une petite goutte de sang à chaque repas, comme un parasite. Mais elle le fait successivement jusqu'à 8 fois sur 8 poules différentes, comme un prédateur. La poule est donc à la fois un hôte et une proie pour le pou rouge. Le pou rouge des poules est un microprédateur, comme les moustiques, les punaises de lit et les sangsues.
À la différence du parasite, qui vit généralement sur ou dans l'hôte (le corps de l'hôte est aussi le milieu de vie du parasite), le microprédateur vit typiquement à distance de la proie. Quand ils ne se nourrissent pas, les poux rouges des poules se réunissent sous forme d'agrégats dans les interstices du poulailler. C'est une des causes de la difficulté à traiter les infestations à pou rouge : les poux rouges situés à découvert à un instant t dans le poulailler constituent la partie émergée de l'iceberg de la population (figure ci-dessous). Cela limite généralement l'efficacité des traitements pulvérisés à faible rémanence. Cela vaut aussi bien pour les pulvérisations d'acaricide de synthèse que de substances d'origine naturelle.
Illustration de l'effet faible des traitements pulvérisés à faible rémanence sur la population de pou rouge.
Remarque : même si le pou rouge des poules vit à distance de l'hôte, il reste toujours dans la zone hors sol (partie abritée, contenant les perchoirs, nids, sources d'aliment et d'eau). On le trouve surtout au niveau des aires de perchage ou de ponte, jamais sur les parcours ni les autres zones extérieures, même si le bâtiment est très infesté. Cela est vrai quel que soit le type d'élevage (élevage commercial au sol, en volière, en cage, poulailler familial).
Le pou rouge des poules, bien que dépourvu d'ailes comme tous les acariens, peut parcourir des distances relativement importantes car il court plutôt vite. Pourtant il ne va pas très loin « à pied », sa propagation au sein du poulailler et entre élevage s'explique surtout par des mouvements passifs. En somme, le pou rouge se déplace de trois manières différentes, selon la distance et le moment de la journée :
Poux rouges affamés se dirigeant vers leur repas (infestation importante mais pas maximale : poule en bonne santé les jours suivants).
Note 1 : Le pou rouge semble cependant relativement paresseux, capable de demeurer dans les agrégats près de perchoirs ou de cages vides (durant un vide sanitaire) plutôt que de rejoindre des hôtes potentiels à quelques mètres de distance.
Note 2 : Le pou rouge peut aussi parcourir des dizaines de mètres de manière semi-passive, en marchant sur les tapis mobiles (tapis à œufs par ex.).
Note 3 : Contrairement à d'autres acariens, le pou rouge n'utilise pas les mouches comme taxis.
Le saviez-vous ? n°1 et n°3
À courte distance, les trajets individuels de centaines d'acariens femelles adultes non gorgées a été caractérisé dans des arènes rondes de 4 cm de diamètre sur des périodes de 10 minutes dans des arènes expérimentales au moyen d'un système électronique spécialement développé pour mesurer la répulsion ou l'attraction vis-à-vis d'odeurs diverses (caméras pilotées par des nano-ordinateurs). La vitesse moyenne chez les individus témoins (sans odeur spécifique) sur ces périodes de 10 minutes se situait aux alentours de 4 mètres par heure (m/h), avec des individus atteignant 10 m/h voir plus. Sachant que ces individus n'étaient pas obligés de se déplacer durant la période de mesure, il est probable que des pointes >20m puissent être atteintes. Le trajet montrait une tendance des acariens à demeurer contre les bords, mais s'est avéré très erratique (tortueux, sans règle évidente).
À moyenne distance, le rôle transitoire des poules dans les déplacements en début de nuit a été mis en évidence grâce à des expérimentations en mésocosmes équipés de compteurs électroniques d'acariens montant sur des perchoirs (basés sur le même système que ci-dessus) et des expérimentations complémentaires sur le terrain: nous savons aujourd'hui que les acariens commencent à rejoindre les perchoirs en début de nuit et que des dizaines d'acariens peuvent être déplacés par les poules à ce moment-là. Note : alors que des acariens prédateurs (et non pasmicroprédateurs) peuvent utiliser des mouches et ténébrions pour élargir leur aire de circulation, le pou rouge en est incapable.
À longue distance, l'analyse de la structure génétique des populations au moyen de marqueurs ADN a permis d'établir la circulation à longue distance des acariens par le biais des camions. De manière intéressante, des indices de flux de gène plus ou moins intenses sont détectés entre de nombreuses paires de fermes séparées par des distances très variables (de quelques km à des centaines voire milliers de km) et souvent dans des pays différents. Cependant, l'intensité des flux de gènes entre fermes n'est pas homogène : il existe même des fermes parfois assez proches les unes des autres qui ne partagent pas la même population (parfois même au sein d'une exploitation). Cette discordance entre distance géographique et distance génétique s'explique notamment par l'effet de la propagation via l'activité humaine (transports par véhicules motorisés …). Nous avons récemment eu l'occasion de vérifier physique que les poux rouges provenant d'un élevage peuvent s'accumuler sur les caisses de transport et dans le camion durant le transfert des animaux.
Une partie de la connaissance sur ce point est issue d'expérimentations et analyses conduites par l'équipe de L. Roy, qui n'ont pas été publiées à ce jour. Les publications disponibles à ce jour sont les suivantes :
Le pou rouge est transporté entre élevages par les camions soit au début soit à la fin de la bande, pas en cours de bande. Au début d'une bande de pondeuses, les acariens peuvent arriver avec les caisses de transport en provenance de l'élevage de poulettes s'il est infesté ; à la fin d'une bande, les acariens peuvent arriver avec les caisses de transport fournies par les abattoirs. Elles sont introduites dans l'exploitation après avoir transité dans d'autres élevages et jouent le rôle de vecteurs même lorsqu'elles ne contiennent pas de poule.
Transport involontaire de poux rouges par les caisses de transport et les camions.
Les oiseaux sauvages sont innocents : leurs nids hébergent des populations de pou rouge génétiquement différentes et il n'y a pas d'échanges de poux rouges entre oiseaux sauvages et domestiques, même si des oiseaux infestés nichent très près du poulailler.
Les événements de contamination sont-ils fréquents ?
Paradoxalement, bien qu'une infestation puisse résulter de l'introduction d'un tout petit nombre d'acariens, les événements de contamination efficace (suivis de l'installation d'une population de poux rouges et aboutissant à une infestation) semblent rares. Mais une fois l'acarien installé dans le bâtiment, il est très difficile de s'en débarrasser. Les pullulations de poux rouges en cours de bande résultent de la reproduction des poux rouges présents dans le bâtiment au début de la bande et non de contaminations externes. Le vide sanitaire ne permet pas d'éliminer la population de poux rouges : même si le nettoyage élimine beaucoup d'acariens, il en reste bien assez en fin de vide sanitaire pour permettre leur prolifération durant la bande suivante, même s'ils passent très souvent inaperçus pendant plusieurs mois.
Des équipes de recherche ont conduit des analyses de génétique des populations (voir Roy et al. 2021). Ces analyses s'appuient sur le génotypage de nombreux acariens prélevés dans les fermes (voir plus bas). Le principe repose sur les connaissances suivantes : Le pou rouge se reproduit de manière sexuée si bien que chaque acarien a un père et une mère. Comme chez les autres espèces à reproduction sexuée, le patrimoine génétique (ou génome) de chaque individu est une combinaison unique de séquences d'ADN transmises par ses deux parents avec brassage : chaque individu partage bien sûr de nombreuses portions d'ADN avec les autres individus, mais il présente aussi des versions différentes à certains endroits du génome1. Le nombre de versions différentes dépend notamment du degré d'apparentement. On sait aussi que le hasard de la rencontre des sexes et du brassage génétique induit des variations de génération en génération dans la fréquence des différentes versions au sein de la population (c'est la dérive génétique). La fréquence des différentes versions ne varie pas de la même manière entre populations isolées (entre lesquelles il n'y a pas de croisement).
Génotyper2 individuellement des acariens prélevés dans différents élevages de volailles ainsi que dans des nids d'oiseaux sauvages et analyser les données à l'échelle des populations permet de comparer les proportions d'apparentement au sein de et entre les populations. Nous identifions ainsi les voies de contamination des élevages en nous basant sur les hypothèses suivantes : Les acariens de deux populations connectées ont presque autant de chances de se reproduire entre eux qu'à l'intérieur de l'une d'entre elles. En revanche, les acariens de populations moins connectées ont plus de chances de se reproduire avec des acariens de leur propre population. Cette simple réduction du flux génétique entraîne une différenciation des populations d'acariens d'une génération à l'autre, ce qui a un impact significatif sur la gestion des épidémies.
1: Plus précisément, le pou rouge est haplodiploïde comme les abeilles : les œufs non fécondés donnent naissance aux mâles et les œufs fécondés aux femelles. Les mâles étant par nature incapables d'engendrer des petits, la contribution des deux sexes est donc indispensable au développement des populations (il ne semble pas y avoir de reproduction strictement asexuée comme chez d'autres acariens).
2: Génotyper consiste ici à caractériser les séquences d'ADN de plusieurs zones déterminées du génome au sein de l'individu. Les analyses de génétique des populations consistent en gros à comparer la fréquence et l'identité des zones différentes entre individus prélevés au même endroit et entre individus prélevés dans des fermes et/ou nids différents.
Une partie des informations résumées dans cette section est issue de travaux récents de l'équipe de L. Roy, non publiés au moment de l'élaboration du site. Les études disponibles sont les suivantes :
Chaque femelle pou rouge ne pond qu'une vingtaine d'œufs durant sa vie. À titre de comparaison, une femelle de moustique tigre pond des centaines d'œufs et une femelle de tique en pond des milliers.
Il faut moins de 7 jours pour un pou pour passer de l'œuf à la femelle adulte. C'est le renouvellement rapide de la population qui permet en partie aux populations de pou rouge d'augmenter autant. Dans ces 7 jours ils passent par plusieurs stades (œuf, larve, protonymphe, deutonymphe et adulte), seuls les trois derniers stades ont besoin d'un apport de sang.
NB : L'absence de nourriture rallonge le cycle. Le pou rouge peut survivre durant de longues périodes sans hôte donc sans se nourrir (au moins jusqu'à 9 mois) et il ne peut pas se nourrir d'autre chose que de sang.
La dynamique démographique des populations de pou rouge présente une période de latence assez longue (plusieurs semaines / mois après le vide sanitaire) avec très peu ou pas d'acariens visibles hors des interstices (très difficiles à détecter). Cette période de latence est suivie d'un accroissement brutal, avec passage d'une infestation faible à une pullulation intense (nombreux agrégats visibles) en 15 jours. Cela donne souvent l'impression (trompeuse) qu'une contamination a eu lieu en cours de bande.
Cycle de vie du pou rouge.
Comme ils vivent à distance de leur source de nourriture, les prédateurs et les microprédateurs doivent rechercher une proie ou « hôte » pour réaliser chaque repas. Pour ce faire, la plupart utilisent leurs sens pour la localiser de plus ou moins loin : le loup (prédateur) et le moustique (microprédateur) utilisent à la fois la vue et l'odorat pour diriger leur trajet vers le repas, la chauve-souris utilise l'ouïe (elle produit des ultrasons et localise sa proie en fonction de l'échos renvoyé). Le moustique et les autres microprédateurs (punaise de lit, sangsue, pou rouge) utilisent aussi leur capacité à percevoir finement les variations de température. La perception des vibrations produites par un hôte potentiel déclenche l'émergence des puces adultes (qui "sortent" des nymphes et se mettent immédiatement en quête d'un repas de sang).
Le pou rouge n'a pas d'yeux mais il est capable de détecter des odeurs, le CO2, des variations de température et des vibrations. La perception de l'odeur, du CO2 et de la chaleur émise par les poules stimule l'activité de recherche d'hôte chez le pou rouge. Cependant, il ne semble pas utiliser ces sens pour orienter à proprement parler son trajet vers une poule à distance : le trajet d'un acarien affamé en présence de ces indices de présence de poule semble essentiellement aléatoire à l'échelle de mètres. Le pou rouge n'est détourné vers l'odeur de poule que très localement (quelques centimètres). On ne sait pas comment ni si le pou rouge utilise les vibrations dans sa prospection pour un repas de sang.
Mais alors, comment le pou rouge trouve-t-il la poule ? Les poux rouges aiment monter : un individu en mouvement grimpe en général sur tout obstacle vertical qu'il rencontre. Les pattes des poules sont les ponts verticaux que les poux rouges empruntent pour atteindre leur repas de sang. Sachant que les poux rouges s'agrègent typiquement là où la densité de poule est élevée (zones hors sol), il leur suffit de parcourir quelques dizaines de centimètres au départ de leur agrégat pour rencontrer par hasard la patte d'une poule. Même s'il risque de faire un détour inutile sur un montant quelconque avant d'y parvenir, le pou rouge n'a finalement pas besoin de s'orienter avec une grande précision pour se nourrir dans un élevage !
D'une manière générale, la réponse des poux rouges aux différents stimuli émanant de la poule (odeurs, le CO2, des variations de température et des vibrations) a été étudiée grâce à des expérimentations diversifiées, en grande partie au laboratoire, complétées d'expérimentations sur le terrain. Au laboratoire, le comportement d'acariens confrontés à des variations de température, d'odeurs, de concentrations de CO2 et/ou de vibration a été observé et noté de manière standardisées, et les données obtenues ont été analysées statistiquement. Ces observations ont été réalisées sur des centaines d'acariens en jeûne ou fraîchement gorgés de sang dans des conditions contrôlées, avec des instruments optiques et/ou électroniques. Sur le terrain, c'est par l'usage de pièges spécifiques et le comptage des acariens piégés selon les différentes modalités testées que la réponse aux stimuli a été étudiée. Les tests en laboratoire permettent de caractériser les comportements typiques face à des facteurs maîtrisés. Les piégeages sur le terrain permettent de déterminer dans quelle mesure ces comportements sont réalisés en condition d'élevage, en présence de facteurs multiples (maîtrisés et non maîtrisés).
En ce qui concerne les odeurs, il a fallu d'abord caractériser celles que produit la poule. Une odeur est un ensemble de molécules volatiles perçu par un système chimiosensoriel. La composition de l'odeur des poules a été caractérisée par des analyses chimiques (par Chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse, GC-MS) et un parfum de poule artificiel a été breveté. Des tests de comportement à différentes échelles spatio-temporelles ont été réalisés en laboratoire : tests de choix entre différents flux d'air ou analyse du trajet parcouru autour de la source d'odeur in vitro (quelques cm2 durant 10 minutes par acarien), comptage des acariens capturés par des pièges électriques appâtés ou non par une odeur de poule (sur une surface d'un m2 au laboratoire et sur des bâtiments de pondeuses complets). Dans les tests de choix, on évalue l'attractivité à courte distance en comparant le choix immédiat de centaines d'acariens entre deux odeurs (odeur de poule et air pur par exemple). Dans les analyses de trajet, on enregistre au moyen d'une caméra pilotée par un nanoordinateur le trajet individuel en 2D de centaines d'acariens confrontés ou non à une odeur dans une arène de 4 cm de diamètre. Dans les expérimentations avec pièges électriques, des tubes verticaux miment les pattes de poule et sont coiffés d'un système électrifié relarguant l'odeur testée. Le système électrifié projette tout acarien cherchant à atteindre l'odeur sur une plaque engluée standard, sur laquelle sont comptés les acariens piégés dans l'intervalle de l'expérimentation (1h ou 1 nuit). C'est en confrontant les pourcentages de choix in vitro entre différentes odeurs et de l'air pur, les caractéristiques des trajets parcourus, les quantités de poux rouges piégés en présence ou en absence d'odeur de poule et/ou d'ammoniac et les distances entre points de lâcher et pièges, que nous avons pu améliorer notre compréhensions du comportement de recherche de nourriture chez le pou rouge.
Les poux rouges peuvent passer 80 jours à 5°C sans que cela n'impacte leur capacité à se reproduire après retour en conditions tempérées. Certains individus peuvent résister aussi aux températures négatives sur de longues périodes (même après un choc thermique à -20°C). En conséquence, les périodes hivernales ne suffisent pas pour décontaminer le bâtiment. Ainsi, à la fin de l'hiver, les individus restants produiront une descendance responsable de l'infestation suivante.
À contrario, l'élévation des températures au-dessus de 35°C augmente fortement le taux de mortalité et l'exposition pendant 2 jours continus à des températures au-dessus de 45°C élimine la quasi-totalité de la population. Un choc thermique par passage sous de l'eau chaude du robinet de quelques acariens pendant quelques secondes leur est fatal.
Le pou rouge respire bel et bien alors qu'il ne possède pas de poumons. Il est équipé d'un système d'orifices et de trachées qui amènent l'oxygène directement vers les organes, comme chez les insectes. La tension de surface de l'eau est trop élevée pour permettre son passage dans les orifices respiratoires très étroits des poux rouges. Ainsi, il faut 60h d'immersion complète dans l'eau pour tuer 50% de la population. Comme d'autres arachnides et des insectes, il entre dans un coma hypoxique après plusieurs heures d'immersion mais retrouve une activité normale une fois au sec.
L'ajout de savon permet d'abaisser la tension de surface de l'eau, qui peut alors pénétrer dans les orifices respiratoires. L'ajout de liquide vaisselle à 0.1% permet de réduire de 60h à 10h la survie après immersion du pou rouge (et donc d'augmenter la mortalité).
Lors des nettoyages des bâtiments entre les bandes, nettoyer seulement à l'eau n'est pas suffisant pour permettre de tuer tous les individus. Pour plus d'efficacité, il est recommandé de réaliser le lavage en ajoutant un tensioactif à l'eau (savon).
Les informations résumées dans cette section sont issues de travaux de l'équipe de L. Roy, non publiés au moment de l'élaboration du site. Ils ont consisté en deux grandes types d'expérimentations : (1°) des tests d'immersion où l'on a immergé in vitro en conditions contrôlées des centaines de femelles adultes dans de l'eau brute ou additionnée de différents produits et à mesurer la mortalité induite par des durées d'immersion variées. (2°) Des observations au microscope optique sur une vingtaine de femelles adultes vivantes ont été réalisées pour déterminer le trajet des liquides dans les trachées de l'acarien : comme sa cuticule est transparente, on peut visualiser les trachées, organes respiratoire reliant dans le corps de l'acarien les orifices permettant l'entrée de l'air depuis l'extérieur (stigmates) et les différents organes. Au cours de ces tests, l'existence d'un coma hypoxique similaire à celui décrit chez une araignée dans l'étude suivante a été observé :